Poésie que j'aime !
Le linge ludophile
Sur le fil
Au soleil et dans le vent
Se balance indolemment Il sèche ses larmes
Puis soudain change de tempo
Sous la gouverne d’éole
Qui le soumet à son école
Danse-t-il joyeux
Ou sous la morsure des épingles
Tente-t-il de s’échapper
Comme un cerf-volant ?
Epris de liberté
Pareil aux canards aux chiens
S’ébroue t il pour s’alléger
Pantalons chemises
Serviettes culottes
Mouchoirs socquettes
Tout ce beau monde
Se balance et s’agite
Comme à la foire du trône
Cette joyeuse mobilité
Amuse ma curiosité
Ils se sentent libres
Autant que leur permet
Leurs cruelles attaches
Ils auront comme tâche
Sans que ça se sache
D’éponger la sueur
Des gens du labeur
De donner de la douceur
Aux nantis porteurs de soie
De dissimuler les plaies
Des bléssés du cœur
De voiler les noirceurs
Des fourbes aux raisons courbes
De mette en évidence
La joie des amis des couleurs
Exprimant la clairvoyance
Chaque élément
Se donne de bons moments
Avant d’être réduit
Au repassage qui nuit
Au laisser aller
Des fibres débridées
Les hélianthes
La lessive qui s’esquive
Les pensées qui me hantent
Les rais de lumière
Qui amusent mes paupières
Les ramures qui s’épanchent
Tout ce qui chante et danse
Est donc vivant ?
Ainsi que le dit le poète :
« objets inanimés avez-vous donc une âme ? »
Eh oui si on le souhaite
Et leur prête la nôtre
Se meuvent et bougent les bons apôtres !
Le linge ludophile Sur le fil
Au soleil et dans le vent
Se balance indolemment
Il sèche ses larmes
Puis soudain change de tempo
Sous la gouverne d’Eole
Qui le soumet à son école
par Ray